L’Agence congolaise d’information (ACI) a signé, le 31 janvier dernier un accord de partenariat avec l’Association promotion réflexion et analyse sur les technologies de l’information et de la Communication (Pratic) pour accompagner cette agence de presse dans sa transformation numérique à l’horizon 2026. Dans ce cadre, les deux parties ont convenu d’organiser une conférence numérique sous le thème « Relever le défi pour la production d’une information nationale de qualité ». A cet effet, le Président de l’Ong Pratic, M. Luc Missidimbazi (LM) a accordé une interview à l’ACI
L’Agence congolaise d’information (ACI) : Pourquoi avoir pensez signer un accord avec l’ACI ?
M. Luc Missidimbazi (LM) : Accompagner les structures publiques dans leur transformation numérique fait partie de nos objectifs. La particularité avec l’ACI c’est, qu’elle est une structure d’Etat qui dispose d’une grande légitimité dans la production de l’information. Aussi, la convergence entre le numérique et les médias n’est plus à démontrer, une information de qualité et fiable est, de nos jours, très vite relayée et parfois vite mal diffusée en raison du mode de diffusion du Web.
Il nous semble important, voire urgent que la presse et les médias congolais s’imprègnent d’avantage des outils numériques. Ainsi, en signant ce partenariat avec l’ACI, Pratic entend contribuer à la fois au renforcement des compétences numériques des journalistes et aussi d’accompagner la transformation numérique d’un organe fort de l’Etat, pour améliorer la couverture nationale en information de qualité et fiable.
ACI : A ce jour, quel est la vitesse de croisière de ce partenariat ?
LM : C’est un partenariat qui se met en œuvre à une vitesse raisonnable et les avancées sont déjà visibles. L’amélioration de la plateforme web de l’ACI, qui connait un nombre croissant d’abonnés, l’élaboration d’un plan stratégique adossé à une feuille de route que nous mettons conjointement en place, l’organisation d’un programme de workshop pour les journalistes d’investigation sur le web.
Il reste encore plusieurs tâches à réaliser, à ce stade nous sommes très satisfaits de l’implication de la direction générale de l’ACI, pour la facilité de travail et de l’implication du personnel.
ACI : Quel est la vision de l’ONG PRATIC pour le développement de l’ACI ?
LM : Pratic ne fait qu’accompagner la vision de la Directrice Générale, Madame Olga Rachelle MANGOUANDZA, qui nous fait l’honneur d’accompagner la transformation numérique de cette structure nationale.
Nous nous fixons comme objectif de rendre les lettres de noblesses de l’ACI et de positionner cette entité au centre de l’information nationale en lui donnant les moyens technologiques nécessaires pour atteindre ses ambitions. Il s’agit pour nous d’apporter, ou mobiliser, à la fois un espace (physique et virtuelle) de travail et des outils performants, à travers un programme d’appel à contribution.
ACI : Qu’est-ce qu’il faut pour la transformation numérique de l’ACI ?
LM : Comme pour toute transformation numérique, il faut quatre axes principaux pour réussir cette ambition :
- Un environnement propice, une volonté des décideurs de l’ACI et un cadre fonctionnel clair ;
- renforcer les capacités humaines, cela implique la formation et aussi un changement de mode de fonctionnement ;
- des infrastructures et outils numériques adaptés, cela inclus aussi la connectivité ;
- un contenu important de données métiers, dans le cas actuel, c’est l’information.
On pourrait même ajouter une gouvernance, mais dans le cas de l’ACI, comme la plupart des entités publiques, on met l’accent sur l’environnement propice.
ACI : Quels sont les autres projets que PRATIC entend développer avec l’ACI ?
LM : Nous avons à ce jour, fait un grand pas. Nous avons Produit un schéma directeur de la transformation numérique, après un minutieux état des lieux réalisés par nos experts, et nous avons produit un espace web complet pour l’ACI.
Plusieurs projets sont inscrits dans le schéma directeur de la transformation numérique de l’ACI, parmi les plus significatifs, l’on peut citer la construction d’une salle de presse 3.0 et la connectivité des antennes ACI de l’intérieur. Ce qui nous a conduits à lancer l’appel à contribution.
ACI : Quel est le message que vous comptez véhiculer à travers ce partenariat public-privé ?
LM : Nous restons dans notre couloir d’accompagner la transformation numérique des entités. Avec l’ACI, on démontre que toute entité formellement constituée peut s’engager sans s’inquiéter dans une transformation numérique pour améliorer ses performances.
ACI : Avez-vous un message particulier à adresser au pouvoir public concernant la transformation numérique des médias traditionnels ?
LM : Nous ne progresserons pas sans intégrer le numérique dans nos différentes activités.
Les médias traditionnels ont l’obligation de s’arrimer aux exigences imposées, à leur métier, par le numérique.
D’ailleurs, le Ministre de la Communication et des Médias, Monsieur Thierry MOUNGALLA, l’a rappelé lors de l’annonce officielle du Forum International des Médias qu’il organise. Le numérique n’est pas une option pour les médias, mais une obligation. D’où l’urgence pour nos organes de presse et médias de s’adapter.
Enfin, je ne peux terminer mon propose sans féliciter l’action de l’ACI, qui comprend les enjeux et a très vite manifesté le désir de s’adapter aux exigences actuelles de l’environnement médiatique congolais.
ACI : Pouvez-vous nous parler succinctement de l’ONG PRATIC ?
LM : L’ONG PRATIC est une plateforme de professionnels du numérique et de la tech. Créée en 2008 à Paris en France par des jeunes ingénieurs de la diaspora, l’ONG s’est installée au fil du temps dans plusieurs villes où se trouve une forte concentration des congolais, évoluant dans les technologies. On citerait, pêle-mêle, des villes comme Dakar (Sénégal), Casablanca (Maroc) ; Londres (Grande-Bretagne) et Bruxelles (Belgique).
PRATIC se donne pour ambition de promouvoir les nouvelles technologies de la communication en fédérant les parties prenantes.
Pour réaliser ses objectifs, PRATIC organise plusieurs activités : Formations, ateliers de sensibilisations, des hackathons, des programmes de startups de transformation numérique des entités publiques et des Salons, dont le plus connu est OSIANE, le Salon International des Tech & de l’innovation d’Afrique Centrale.
ACI : A son actif, l’ONG PRATIC compte d’autres partenariats avec d’autres administrations publiques ?
LM : PRATIC se veut être le hub de toutes les structures qui croient au développement par le numérique. A ce titre, nous développons plusieurs partenariats, qui nous permettent aussi d’organiser le Salon OSIANE.
Dans la catégorie des structures publiques nous accompagnons aussi, l’Université Denis Sassou N’guesso, de Kintélé, l’Université Marien N’gouabi, la chambre de commerce de Pointe-Noire.
Nous avons plusieurs partenariats avec des entités publiques la Primature, des ministères (enseignements, numérique …) et les chambres de commerce.
ACI : PRATIC organise chaque année le salon OSIANE, quelle sera la particularité de la prochaine édition ?
LM : La prochaine édition du Salon OSIANE qui se tiendra, du 23 au 26 avril 2024, dénommé KOLONGA. Patronné à nouveau par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Anatole Collinet MAKOSSO, le Salon portera principalement sur les métiers du numériques aux PME. Un accent sera mis sur les problématiques technologiques : intelligence artificielle, cybersécurité, les technologies immersives et surtout les solutions hard & soft aux entreprises. Nous aurons également notre 3e édition du concours des startups du Bassin du Congo.
Plusieurs grands groupes ont déjà marqué leur intérêt à cette 8ème édition et nous nous préparons.
Propos recueillis par Berninie Dédé Massamba