BRAZZAVILLE, 15 NOV (ACI)- Le Sénat a approuvé, le 14 novembre à Brazzaville, la proposition de loi relative à la Procréation médicalement assistée (Pma) en République du Congo.
Cette initiative que le sénateur et rapporteur de la Commission Santé, affaires sociales, famille et genre, M. Julien Ignace Matete Mounoi a introduite, vise à encadrer une pratique déjà courante, mais non régulée dans le pays. La légalisation de la Pma marque une avancée majeure pour les droits reproductifs au Congo et constitue une première dans l’histoire du pays.
Elle s’inscrit dans le cadre de la résolution des problèmes liés à l’infertilité, définie comme une incapacité d’un couple, en âge de procréer, d’obtenir de manière naturelle, une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés.
Selon lui, au Congo, 69 couples ont déjà bénéficié de la Pma avec 9 naissances dont l’âge des mères varie entre 28 et 54 ans ainsi que 22 grossesses en évolution.
Présentant le projet, le président de la commission en charge de la santé, M. Jean Roger Ekoundzola, a insisté sur la nécessité de légiférer dans le domaine de l’infertilité.
Selon l’Oms, rapporte la commission, une personne sur six en âge de procréer, dans le monde, est concernée des problèmes de l’infertilité, soit environ 17,5% de la population adulte.
La Pma inclut des techniques telles que l’insémination artificielle et la fécondation in vitro. Elle offre une solution efficace à de nombreux couples. Au Congo, le coût des procédures varie de 150 000 Fcfa pour une insémination à environ 3 millions de Fcfa pour une Pma avec Injection intra cytoplasmique de spermatozoïdes (Icsi).
Ces tarifs sont parmi les plus accessibles d’Afrique centrale, en comparaison avec des pays comme le Cameroun ou la Rdc. La commission santé du sénat a souhaité que l’Etat intègre la Pma dans la Couverture d’assurance maladie (Camu) pour alléger les charges financières.
Les contributions des ministres en charge de la Santé et des Relations avec le Parlement, respectivement MM Gibert Mokoki et Pierre Mabiala ont enrichies cette proposition de loi. Elle a également bénéficié de l’apport de l’Ordre national des médecins du Congo et de la Société congolaise de biologie et de médecine de la reproduction (Socobmer). (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)