BRAZZAVILLE, 04 OCT (ACI)- Le gouvernement congolais en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a lancé, le 3 octobre à Brazzaville, une étude sur la pauvreté multidimensionnelle, marquant ainsi le début du processus d’élaboration de l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (Ipm) pour le pays.
L’IPM va permettre d’identifier les privations auxquelles sont confrontées les populations pauvres en République du Congo et d’orienter les politiques de réduction de la pauvreté. Il s’appuiera sur les données du 5e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph-5) et de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm).
Au cours de ces travaux, un comité de pilotage chargé de superviser l’élaboration de cet indice a été mise en place. Ce comité bénéficiera de l’assistance technique du Pnud et de l’Oxford Poverty and human development Initiative (Ophi), garantissant un transfert de compétences aux experts locaux pour assurer l’autonomie future du pays dans l’évaluation de la pauvreté.
Intervenant à cette occasion, la représentante résidente du Pnud au Congo, Mme Adama-Dian Barry, a souligné l’importance de l’Ipm en tant qu’outil de suivi et de reddition de comptes, en lien avec les priorités du Plan national de développement (Pnd) 2022-2026.
Selon elle, à l’instar d’autres pays, le Congo va adopter son Ipm pour apprécier les tendances, évaluer l’efficacité des politiques de réduction de la pauvreté, réorienter la planification nationale et redéfinir les priorités pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd).
« Pour le Congo, l’Ipm constituera un outil efficace permettant de guider les actions coordonnées entre plusieurs ministères, de fixer des objectifs et des cibles claires pour chaque indicateur et de servir d’outil de suivi et de reddition de comptes au niveau gouvernemental en lien avec les priorités nationales, telles que définies dans le Pnd 2022-2026 », a déclaré Mme Barry.
Malgré les défis mondiaux que la pandémie de Covid-19 et la crise climatique ont causés, Mme Barry reste optimiste quant aux perspectives pour le Congo. « Nous croyons fermement que nous pouvons être la première génération à éradiquer la pauvreté et la dernière à subir les effets du changement climatique. C’est possible », a-t-elle fait savoir..
Ouvrant les travaux, la ministre du Plan, de la Statistique et de l’Intégration Régionale, Mme Ingrid Ghislaine Ebouka Babackas, a insisté sur l’importance de cet outil pour comprendre les différentes dimensions de la pauvreté.
« L’Ipm joue un rôle crucial dans la compréhension des différentes dimensions de la pauvreté au Congo et dans le développement de stratégies appropriées pour lutter contre celle-ci. Il constitue un instrument stratégique pour la gestion des politiques publiques et offre aux décideurs la possibilité de mieux cibler les politiques et les programmes d’intervention sociale afin de s’assurer qu’aucune couche sociale n’est exclue », a-t-elle souligné.
Mme Ebouka Babackas a martelé que ce processus participatif et inclusif permettra de doter le pays d’un outil pour orienter les politiques sociales dans les années à venir. À cet effet, elle a appelé à l’engagement collectif des parties prenantes pour atteindre l’Odd n°1 visant à éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, de lutter contre la faim et pour réduire les inégalités constituant une priorité gouvernementale.
« Pour répondre efficacement aux défis de la pauvreté, il est impératif que nous unissons nos forces. Les données recueillies dans cette démarche ne serviront pas uniquement aux décideurs nationaux, mais seront également mises à la disposition des partenaires techniques et financiers, des ONG, des chercheurs et de la société civile », a-t-elle mentionné.
La signature d’un protocole d’accord a clôt cet atelier marquant ainsi le début d’une coopération renforcée dans la lutte contre la pauvreté au Congo. (ACI/Marlyce Tchibinda Batchi)