BRAZZAVILLE, 22 OCT (ACI) – Le Comité des Nations unies pour la prévention de la torture et autres peines, traitements cruels, inhumains et dégradant, envisage d’accompagner le Congo, à créer son mécanisme national de la prévention de la torture, indépendant et efficace d’ici avril 2025.
L’annonce a été faite le 21 octobre à Brazzaville par le membre expert et président du groupe Afrique de ce comité onusien, M. Abdallah Ounnir, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président du Sénat congolais, M. Pierre Ngolo.
« Nous avons expliqué au président du Sénat que notre démarche se passe par la coopération et le dialogue. Nous sommes ici pour accompagner le Congo dans la création de son mécanisme national de la prévention de la torture », a-t-il dit, rappelant que chaque État est libre de créer son institution et travailler avec ses moyens financiers.
A cette occasion, il a félicité le Congo d’avoir ratifié le protocole facultatif relatif à la prévention de la torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants. En effet, la ratification suppose la création du mécanisme dans un délai d’un an. Au-delà de ce délai, le pays peut se retrouver sur l’article 17 que le comité a établi et dans lequel figurent les états honorant leurs engagements après la ratification de ce protocole.
Ce comité est le gardien de ce protocole facultatif pour accompagner les Etats dans la création de leurs mécanismes. Pour M. Abdallah Ounnir, c’est le travail que va faire le mécanisme national du Congo dans le futur sur le plan international. Ainsi, son institution a le mandat de visiter tous les lieux de privations de libertés.
De ce fait, ce comité va organiser un atelier pour former les agents concernés sur la prévention de la torture, afin de se l’approprier en ayant un mécanisme fonctionnant normalement.
À ce sujet, il a informé le président du Sénat qu’à l’initiative de son pays le Maroc et l’Afrique du Sud, il a été créé un réseau africain de mécanisme national de prévention de la torture, en espérant voir le Congo rejoindre le plus tôt possible ce réseau africain.
Pour sa part, M. Ngolo a approuvé l’organisation de cet atelier sur l’établissement, le rôle et la contribution de ce mécanisme national, afin de permettre aux forces de l’ordre et agents de l’État d’appréhender et de respecter les droits de l’homme et les méthodes d’interrogation respectueuses de la dignité.
« Nous sommes prêts à renforcer nos institutions judiciaires et pénitentiaires pour garantir le respect des normes internationales, en vue de faire de la formation de la sécurité et des agents pénitentiaires une priorité », a-t-il souligné.
Il a promis mettre en place des programmes de soutien, de réhabilitation et d’assistance médicale, psychologue, juridique, morale et légale aux victimes de torture, pour coopérer avec les organisations internationales et régionales pour un partage pratique. (ACI/Kesnov Medurin Ngouolali)