BRAZZAVILLE, 12 SEPT (ACI) - L’artiste plasticien de la République démocratique du Congo (Rdc), M. Christian Badibanga alias Ba, a ouvert le 8 septembre à Brazzaville, l’exposition de ses œuvres d’arts contemporain, en vue de mettre en lumière les femmes victimes de guerres et de violences dans l’Est de la Rdc.
Organisé sur les thèmes, « la reconstruction » et « démolition et anéantissement sont l’occasion de bâtir », cette exposition a commencé le 08 pour prendre fin le 30 septembre prochain à l’Institut français du Congo (Ifc). Au nombre des œuvres d’arts plastiques exposées, figurent’’ la contemplation de l’inconnu ‘’, ‘’Un regard vers extrême ‘’, ‘’ la durée de l’existence ‘‘, ’’ les masques ‘’ ainsi qu’ ‘’ Au-delà du crépuscule’’.
Décrivant ses œuvres d’arts, M. Badibanga a dit que ses tableaux peints les lignes inachevées représentent l’infini, les hauts et les bas de la vie mais, également sa propre histoire. Il incruste dans ses toiles des boutons collectés au fil du hasard, afin de donner un relief à ces figures.
Aussi, l’artiste a fait savoir que son travail offre une vision sur la communauté Bantoue tout en y inscrivant ses propres traumatismes et une pensée universaliste. « Ce travail révèle une dimension philosophique, moralisante contre la guerre sous toutes ses formes », a-t-il expliqué.
Poursuivant son propos, M. Badibanga a indiqué que la thématique de la guerre développée à travers « la reconstruction », est un substantif choisi pour intituler son travail. Il est en réalité porteur d’espoir là « Où la folie de notre monde est prête à nous convaincre du bien-fondé de l’effort de guerre, des sacrifices humains ou d’autre nature, récompensés par des opportunités de marchés », a-t-il déploré.
Selon lui, dans la réalité du quotidien, le mot ’’ reconstruction ’’ est lié aux business d’après la guerre. Car, le concept reconstruction renvoie aux affaires, à travers le ‘’paradigme de la démolition et de l’anéantissement, une occasion de bâtir’’. C’est la raison d’être de nombreux organismes, des hommes ’affaires et des médias, a-t-il regretté.
« Je prône à ma manière la vision holistique nécessaire pour comprendre la fragilité de nos sociétés et l’unité du tout prêché dans les cosmologies, archaïques peut-être, mais combien clairvoyante », a poursuivi M. Badibanga
A son avis, « les vies ne construisent pas comme si l’on repartait un mécanisme quelconque. Les squelettes des hommes et des femmes malmenés par la guerre ne peuvent se réparer au simple bistouri car, la complexité de la nature humaine fait que ces actes de réparation sont illusoires que réels. Le tissu économique d’un pays ne se construit pas de la même manière que la reconstruction d’un immeuble », a-t-il fait savoir. De même, la destruction des infrastructures, des systèmes qui assurent le fonctionnement et la cohésion de des sociétés, conduit à des traumatismes humains irréversibles, a-t-il conclu.
Après ses études à l’école des Beaux-arts de Kinshasa, M. Badibanga est à la recherche des canons esthétiques moins conventionnels que ceux de la peinture figurative académique. Il est né en Rdc. (ACI)